Cyclomoteur français de tourisme, la 92 GT (dite AV 92 GT sur certains documents)
apparaît en 1978 avec moteur AV10. Elle succède à la 92 des années 1970, équipée en AV7,
et ouvre une nouvelle génération de mobylettes Grand Tourisme.
Vocation
Routier confortable, capable de trajets quotidiens et de voyages légers,
tout en restant simple à entretenir.
Esprit
Une mobylette Grand Tourisme : utilitaire robuste, mais dotée d’une vraie
culture de route et de confort, bien au-delà d’un simple cyclo urbain.
Le modèle 92 GT (AV 92 GT) et la 92 AV7
Il est important de distinguer deux machines :
la 92 des années 1970, en AV7,
et la 92 GT de 1978, en AV10.
Elles ne partagent pas la même motorisation et incarnent deux générations différentes.
Identité 92 GT (1978)
Carte d’identité du cyclomoteur Grand Tourisme
La Motobécane 92 GT (souvent désignée AV 92 GT) apparaît en 1978.
Elle adopte le moteur AV10, une boîte relais avec variateur et un équipement
d’inspiration moto : éclairage complet, clignotants, compteur, sacoches possibles.
Fabricant : Motobécane (France).
Type : 92 GT / AV 92 GT selon documents.
Moteur : AV10, 2 temps, 49 cm³.
Alimentation : carburateur Gurtner (≈13 mm) sur pipe AV10.
Cadre : poutre acier avec pédalier, suspensions AV/AR, porte-bagages.
La vocation de la 92 GT est celle d’un cyclomoteur de route confortable,
capable de supporter la charge et la distance, avec un cœur mécanique moderne AV10.
Différence avec la 92 AV7
La 92 (années 1970) à moteur AV7
La 92 antérieure, apparue au début des années 1970, utilise un moteur AV7.
Elle représente la génération précédente : architecture de moteur différente,
performances et équipement moins orientés Grand Tourisme.
Début des années 1970 :
92 en moteur AV7, cyclomoteur classique de son époque.
1978 :
lancement de la 92 GT en AV10, avec boîte relais et variateur, dans la gamme Spéciale / GT.
En résumé :
– 92 (1970) → moteur AV7 ;
– 92 GT (1978) → moteur AV10.
Ce sont deux machines différentes, à ne pas confondre.
Caractéristiques techniques principales
La 92 GT reprend la simplicité de la mobylette,
en y ajoutant une boîte relais, un variateur automatique et des suspensions
plus généreuses, au service du confort et de la capacité de charge.
Mécanique
Moteur, transmission et partie-cycle
Le moteur AV10 et la boîte relais font de la 92 GT un cyclomoteur souple,
particulièrement adapté aux reliefs et aux trajets réguliers.
Moteur
AV10, 2 temps, refroidissement par air, puissance autour de 1,8 à 3,5 ch selon configuration.
Alimentation
Carburateur Gurtner (≈13 mm) et mélange huile / essence préparé dans le réservoir.
Transmission
Variateur automatique + boîte relais, courroie, puis chaîne secondaire vers la roue arrière.
Partie-cycle
Cadre poutre, fourche télescopique, deux amortisseurs arrière, jantes alliage.
Le couple et l’agrément dépendent beaucoup de l’état de la courroie,
du variateur, de la boîte relais et de la transmission secondaire.
Dimensions & équipement
Format, instrumentation et éclairage
La 92 GT se rapproche, par ses équipements, d’une petite moto :
éclairage complet, clignotants, compteur mécanique, sacoches et porte-bagages.
Format
Gabarit compact, maniable en ville, mais stable sur route grâce à un empattement généreux.
Freinage
Tambours avant et arrière, ou disque avant selon versions, commandes par câbles.
Éclairage
Phare avant, feu arrière, feu stop, quatre clignotants, centrale clignotante logée dans le phare,
compteur Huret.
Confort
Selle longue, possibilité de sacoches latérales, porte-bagages solide pour la charge.
L’équipement électrique fait de la 92 GT une véritable petite GT,
sans quitter la catégorie légale du cyclomoteur.
Comportement sur la route
Avec son variateur, sa boîte relais et ses suspensions, la 92 GT permet un usage varié :
trajets quotidiens, balades, petites routes de campagne, voyages légers avec sacoches ou remorque.
Usage
Vitesse, confort, autonomie
La 92 GT reste un cyclomoteur : la puissance est modeste,
mais le confort et la souplesse en font une machine étonnamment capable sur route.
Vitesse de croisière typique autour de 50 km/h.
Pointes possibles jusqu’à environ 65–70 km/h selon réglage, charge et relief.
Autonomie importante grâce à la faible consommation de l’AV10.
Position de conduite droite, selle confortable, intérêt des sacoches sur trajets longs.
Ce n’est pas une moto rapide, mais une petite GT cohérente :
stabilité, douceur de variation et capacité à rouler longtemps à allure raisonnable.
Détails pratiques
Ce qui distingue la 92 GT au quotidien
Plusieurs détails pratiques et de sécurité font de la 92 GT un compagnon de route attachant.
Pédalier permettant démarrage, mode vélo et assistance dans les fortes côtes.
Robinet d’essence avec position réserve, manipulation simple et intuitive.
Antivol de direction de type Neiman sur la colonne de direction.
Porte-bagages arrière robuste, facilement exploitable avec sacoches cavalières ou petite remorque.
Routière légèreMachine de voyageUtilitaire fiable
Entretien et points de vigilance
La 92 GT reste simple à entretenir, à condition de respecter quelques règles :
mélange adapté, vidanges régulières de la boîte relais, contrôle de la transmission et de l’allumage.
Entretien courant
Gestes essentiels pour un moteur fidèle
Préparation soignée du mélange huile / essence (environ 2,5 % à 3 %).
Contrôle et vidange périodique de la boîte relais, avec huile adaptée.
Surveillance de l’état de la courroie de variateur et de la chaîne secondaire
(tension, graissage, usure).
Entretien de l’allumage mécanique à rupteur : vis platinées, condensateur, bougie.
Remplacement des câbles (freins, gaz, décompresseur, starter) en cas d’usure ou de gaine abîmée.
Un entretien régulier et anticipé prolonge largement la durée de vie du moteur AV10
et de la partie-cycle, tout en améliorant la sécurité.
Restauration
Remettre une 92 GT en état de route
Les 92 GT survivantes se prêtent bien à la restauration,
grâce à la disponibilité de nombreuses pièces et à une mécanique rationnelle.
Inspection du cadre, de la béquille centrale, de la fourche et des ancrages d’amortisseurs.
Rénovation du réservoir et du robinet (dégommage, traitement intérieur, joints neufs).
Remise à neuf freins, pneus, chambres à air et câbles avant de reprendre la route.
Nettoyage et contrôle du variateur, de la boîte relais et de l’embrayage automatique.
Préservation des éléments d’origine (sacoches, compteurs, carters, autocollants) dès que possible.
Une 92 GT restaurée garde son charme d’époque,
tout en redevenant un véritable véhicule du quotidien ou de balade.
Fiches pratiques 92 GT
Trois fiches synthétiques pour une 92 GT fiable :
vidange de la boîte relais, réglage du carburateur Gurtner pour une bonne “pêche”,
et carnet de route pour les contrôles du quotidien.
Boîte relais
Vidange de la boîte relais AV 92 GT
La boîte relais mérite une huile propre pour protéger les pignons et assurer
une variation régulière.
Périodicité : tous les 2 à 3 ans, ou environ 2 000 à 3 000 km.
Quantité : 85 cm³ (0,085 L) d’huile.
Huile recommandée : SAE 40 minérale monograde,
sans additifs détergents ni extrême pression (EP).
Exemples : gammes “Classic” ou “Légende” en SAE 40 minéral.
Étapes : mobylette sur béquille centrale, moteur froid :
vidange par le bouchon inférieur, remplissage par le bouchon haut
à l’aide d’une seringue ou d’un petit entonnoir gradué.
Les huiles GL-5 ou les multigrades moteur modernes (10W40, 15W40, etc.)
sont déconseillées : elles peuvent être trop fluides ou agressives
pour les composants anciens (bronze, joints papier). 4
Carburateur Gurtner
“Pêche” optimale en Gurtner AD13-916
Pour une 92 GT équipée d’un carburateur Gurtner AD13-916,
il est possible de retrouver une bonne réactivité sans modification illégale
ni changement de carburateur.
Réglage de base :
nettoyage complet (gicleur, cuve, conduits, boisseau), joints neufs si secs.
Gicleur conseillé : Gurtner 68 ou 70 pour un compromis
entre montée franche et consommation raisonnable.
Montage : pipe bien étanche, joint centré, filtre à air Gurtner propre.
Transmission :
pignon de 9 dents recommandé pour favoriser le couple,
courroie neuve et bien tendue, variateur propre et libre.
Allumage : calage soigné, éventuellement contrôlé à la lampe stroboscopique,
bougie NGK B6HS ou B7HS selon température ambiante.
À éviter : gicleur trop gros (> 72), suppression du filtre à air,
perçages de boîte à air ou joints improvisés entre carburateur et pipe,
qui nuisent à la fiabilité et à l’esprit d’origine Motobécane. 5
Carnet de route
Routine quotidienne d’une 92 GT
Une courte checklist à garder en tête avant, pendant et après la journée de route,
pour une mobylette sereine.
Chaque matin :
vérifier essence et mélange 2 temps, tension et graissage de chaîne,
pression et aspect des pneus, garde aux leviers de freins,
fonctionnement des lumières (phare, feu arrière, clignotants).
À chaque pause :
coup d’œil aux pneus, écouter la transmission,
laisser souffler le moteur si la chaleur est importante.
Le soir :
fermer le robinet d’essence, graisser légèrement la chaîne,
mettre les antivols, éventuellement une housse.
Toujours sur soi :
bougie + clé, courroie, câble de rechange, chambre à air,
petit outil multifonction, flacon d’huile pour mélange. 6
Ces habitudes simples font de la 92 GT une compagne fiable,
prête à repartir chaque matin sans mauvaise surprise.
Esprit et héritage
La 92 GT de 1978, à moteur AV10, est plus qu’un simple cyclomoteur :
c’est une petite Grand Tourisme, légère, simple, mais capable de porter un voyage,
des outils, des sacoches et un projet de route entière.
Elle incarne une époque où l’on pouvait traverser des régions entières avec un 49 cm³,
quelques clés, un bidon d’huile et un peu de temps devant soi.
Entre l’ancienne 92 en AV7 et les générations suivantes de MBK,
la 92 GT occupe une place singulière :
celle d’une machine de route à taille humaine,
où la légèreté reste une force et non une faiblesse.